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Bien-être animal Plusieurs centaines d’éleveurs défient 50 végans devant un abattoir

Les agriculteurs rassemblés devant l’abattoir de Houdan. © Twitter FDSEA Ile-de-France

Une cinquantaine de militants pour le droit des animaux se sont rassemblés, le soir du jeudi 2 mars, devant un abattoir des Yvelines, où ils ont été accueillis par une contre-manifestation de plus de 300 agriculteurs, élus et commerçants, inquiets « de la mise en péril de toute une filière ».

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Les militants « végans », qui excluent toute consommation de produits issus des animaux, avaient appelé à un rassemblement pacifique à la suite de la diffusion à la fin de février d’une vidéo sur internet, tournée clandestinement dans l’abattoir porcin d’Houdan (Yvelines), le seul de l’Île-de-France. L’association L214, à l’origine du document, dénonçait des cas de maltraitance de porcs par un employé et une capacité d’accueil de la porcherie sous-dimensionnée.

« On a voulu que ce rassemblement ressemble à Nuit debout : des fleurs, des bougies, des discours, des chansons », a expliqué une porte-parole des militants, Catherine Hélayel, qui a dénoncé « une vidéo insoutenable ». « Nous, on n’empêche personne de manger de la viande, malheureusement, on n’a pas ce pouvoir ! », a-t-elle ajouté, avant d’être interrompue par des jets d’œufs lancés par des contre-manifestants pro-abattoir, aux cris de : « Mais ils sont où, les veganous ? »

Les agriculteurs ont peur que la distribution change de fournisseurs

« On fait blocus, c’est la mise en péril de toute une filière », s’est défendu un responsable local de la FDSEA François Lecoq, qui a dit craindre que la mauvaise publicité faite à l’abattoir « incite leurs clients, la grande distribution en tête », à changer de fournisseurs. « On veut manger de la viande, qu’ils nous laissent travailler, on est chez nous ! », a insisté le représentant syndical, alors que Alexandre Rueche, président des JA Île-de-France était présent, ainsi que plusieurs maires des environs. Si François Lecoq a convenu, lui aussi, d’une vidéo « insoutenable », il s’est interrogé sur « la manière de faire avancer un animal sereinement dans un abattoir » : « c’est évident qu’il va être tendu lorsqu’il est envoyé à la mort. »

« Nous n’irons pas à la bagarre »

Partisans du droit des animaux et agriculteurs étaient séparés par un dispositif de gendarmerie conséquent. « Nous n’irons pas à la bagarre », ont assuré les deux camps. L’abattoir, qui a pris des mesures après la diffusion de la vidéo, emploie 90 salariés pour une production de 2 500 porcs par semaine. À la fin de 2016, deux militants y avaient été interpellés alors qu’ils venaient recharger les caméras filmant l’endormissement au CO2 des porcs avant abattage. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Versailles le 12 juin.

AFP

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